Mourir pour la voiture ?
Je suis comme tout le monde. J’ai grandi avec la voiture. J’ai même grandi dans la voiture. On la lavait le week-end avec mon père. Elle me fascinait. Je la trouvais belle. Elle allait vite. Elle nous emmenait à la plage. Chez ma grand mêre. Au Jardin d’Acclimatation. Elle faisait partie de la famille. Aujourd’hui, malgré les preuves qui s’accumulent, j’ai toujours du mal à croire qu’elle pourrait vraiment nous faire du mal. A nous, et à quelques centaines de milliers d’espèces animales, à un certain nombres de régions en danger de désertification ou soumises aux ouragans, typhons et autres raz de marées. La voiture, nous dit-on, émet du gaz carbonique. Celui ci réchauffe la planète. Le parc automobile serait responsable de 20% de ce réchauffement. Dans dix ans, si la Chine continue à ce rythme (1000 voitures de plus par jour dans les rues de Pékin), ce sera 50%. Autrement dit, la voiture, sous sa forme actuelle, carburant aux énergies fossiles, pourrait bien nous tuer. Ou tuer nos enfants. Et pourtant, jamais les ventes des voitures les plus émettrices de CO2, les gros 4×4, par exemple, ne se sont aussi bien portées. Notamment aux USA, le premier des pays pollueurs. Comme si tout allait bien… Mais c’est parce que tout va bien, justement… Voilà ce qu’affirment une poignée de scientifiques et d’avocats, généralement financés par l’industrie pétrolière et automobile… Toute réduction massive des émissions de CO2 signifie une baisse des profits pour ce secteur industriel. Ces lobbys ont mis en place une incroyable machine de guerre furtive pour détruire le protocole de Kyoto et nier la réalité du réchauffement climatique. Nous avons pu filmer une taupe de l’industrie pétrolière installée à la Maison Blanche. Son job ? Truquer les rapports des climatologues américains, faire croire au public que tout va bien… Démasqué, il a dû quitter sa position. Pour la première fois, on voit le visage de cet homme qui était resté dans l’ombre. Nous avons ainsi pris cinq ans de retard. Les industries automobiles et pétrolières ont créé le monde à leur image depuis les années 30. Nous assistons aujourd’hui à la première guerre mondiale pour le contrôle du pétrole. Et la publicité continue à manipuler notre désir. Mais au fond, face à l’urgence climatique, le plus dur à changer reste en nous même. Apprendre à se déprendre de cette étrange passion pour l’acier rapide et furieux.