Le Bourbier, l'impossible coalition contre Daech
Ce documentaire inédit de 90 minutes tourné en Irak, en Europe et aux États-Unis, révèle les failles d’une coalition impossible contre Daech. Ou comment 60 puissances internationales dirigées par les États-Unis ne parviennent toujours pas à faire tomber les dizaines de milliers de djihadistes se revendiquant de Daech.
Cette enquête d’une année, menée sur la ligne de front face à Daech mais aussi dans les couloirs du Pentagone, révèle les agendas cachés de prétendus alliés de la coalition empêtrés dans un conflit qui dure depuis 2011. Avec notamment le témoignage rare d’un ancien diplomate Saoudien qui livre une vision du conflit bien différente des communiqués officiels de la Maison Blanche. En soutenant des combattants salafistes dont certains ont été formés par d’anciens membres d’Al Qaeda, le royaume de Riyad poursuit un objectif islamiste très éloigné de ceux des Etats-Unis ou de la France. Et qu’importe pour cet ancien conseiller saoudien en poste à Washington que ces groupes armés soutenus par les Saoudiens commettent des massacres contre la population civile.
Laurent richard a pu suivre les coulisses des négociations à Genève, comme celles du sénat américain où sont durement interrogés les responsables militaires du Pentagone qui peinent à expliquer la stratégie de Barak Obama de plus en plus discrédité sur la scène internationale suite à sa non intervention lors de l’usage d’armes chimiques contre la population syrienne. La fameuse « red line ».
Face à la caméra, l’ancien ambassadeur Robert Ford, qui fut le dernier diplomate américain en poste à Damas, le reconnaît : « avec pareille non stratégie, les attentats commis par Daech, comme ceux de Paris ou de San Bernardino ne sont pas prêts de s’arrêter ». Et vu la multitude de groupes combattants opérant sur le terrain et poursuivant chacun son propre agenda, la chute prochaine de Mossoul ne permettra pas d’assécher un bourbier chaque jour plus profond.
Alors que le conflit entre dans sa 6ème année, le nombre de personnes tuées en Syrie s’élève désormais à plus de 300 000. Le régime de Bachar Al Assad, soutenu par les frappes aveugles russes, qui continue de bombarder et de torturer sa propre population, serait responsable de 80% de ce massacre.