Argent facile : les fausses promesses des influenceurs
Ils font tous la même promesse : devenir riche en quelques clics. Ils se nomment Laurent Billionaire, Marc Blata ou Julien Bert, sont suivis par des millions de personnes et ont multiplié les vidéos pour convaincre leurs abonnés de parier sur des produits financiers très risqués. C’est ce qu’on appelle le copy-trading.
Un jeu d’enfant à première vue : il suffirait d’investir une somme d’argent, puis de « copier » les positions financières envoyées par ces influenceurs. Sauf que certains abonnés vont beaucoup trop miser et tout perdre. Chaque année, des milliers de Français se font avoir, certains perdant des dizaines de milliers d’euros dans l’aventure.
Mathieu Robert a enquêté sur ces influenceurs. Il est allé à Dubaï rencontrer les petits génies de la finance qui se cachent derrière ce business d’une efficacité redoutable et au rendement vertigineux. En quelques mois, ils peuvent gagner des millions d’euros sur le dos des abonnés. Plusieurs plaintes ont été déposées contre Marc Blata pour escroquerie et abus de confiance.
D’autres petits malins sont devenus des bâtisseurs de pyramide. Ils sont suivis sur les réseaux sociaux par des dizaines de milliers de personnes, remplissent des salles de concert et galvanisent les foules en leur prodiguant des conseils en développement personnel. Pour un abonnement de 80 à 150 € par mois, celui qui devient membre aura accès à une formation en ligne sur le trading ou à des compléments alimentaires. C’est ce qu’on appelle le marketing de réseau ou MLM (multi level marketing). Ça, c’est la vitrine. En réalité, il s’agit d’une entreprise de vente pyramidale, basée sur le recrutement de nouveaux adhérents, qui eux-mêmes vont se mettre à recruter. Une très grande majorité des membres de la pyramide ne gagne rien et paye pour les rares qui s’enrichissent. Élise Lucet a interviewé l’un de ceux qui a mis en place ce système frauduleux.
Grâce aux réseaux sociaux, un autre phénomène a explosé, les paris sportifs en ligne. En France, 4 millions de personnes parient chaque année, c’est quatre fois plus qu’il y a dix ans et avec l’Euro de foot, les mises pourraient battre des records cet été. Le montant des sommes perdues par les joueurs atteignait en 2021 1,4 milliard d’euros. Une industrie dont le business model est en grande partie basé sur l’addiction. Selon l’Observatoire des jeux, 39 % du chiffre d’affaires du secteur est attribuable aux joueurs excessifs.