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Netflix, Amazon Prime… les plates-formes s’arrachent les documentaires français
Cocorico… les plates-formes de streaming multiplient les projets avec des auteurs et producteurs français moyennant certaines conditions.
Par Carine Didier LE PARISIEN
« Les espaces dédiés à l’investigation sur les chaînes sont rares. Produire avec Netflix permet d’avoir un plus gros impact », ajoute Luc Hermann, à la tête de « Premières lignes » qui va signer avec Nova Productions « Wanted », une enquête mondiale en 5 épisodes. « C’est financé comme du documentaire prestige très haut de gamme, confirme Luc Hermann. Cela nous a permis de faire un an d’enquête et de travailler avec les meilleurs spécialistes en investigation. »
« Ils sont très regardants sur la forme et la narration », confirme Thomas Zribi (Nova Production).
Netflix et les documentaristes français : le début d’une longue histoire ?
Par François Ekchajzer et Olivier Milot TELERAMA
Au festival Sunny Side of the doc, la présence du géant du streaming offre de nouvelles opportunités aux auteurs et aux producteurs de documentaires. A condition de travailler à l’américaine… Le point de vue de professionnels du secteur.
Luc Hermann, président de Premières Lignes (Cash Investigation, “Vert de rage”, “Starbucks sans filtre”…)
« Premières Lignes en co-production avec Nova Productions a contacté Netflix il y a un an pour lui proposer un projet de série documentaire (5X52 mn) de dimension internationale. Nous avons rapidement obtenu l’accord de principe de Netflix Londres puis de la maison-mère, à Los Angeles. Le processus de négociation de production a lui pris plus de temps mais nous avons eu affaire sur toutes les lignes du devis (enquête, fabrication, tournage, montage, post-production…) à des professionnels ultra-compétents. Nous sommes en tournage depuis janvier.
Netflix exige une grande confidentialité sur le contenu de ses productions que je revendique totalement puisque j’impose la même à nos équipes quand nous travaillons sur Cash Investigation. C’est la meilleure manière de laisser les journalistes travailler plus sereinement. Par ailleurs, une fois la série rendue, il y a encore un long processus avant sa diffusion sur la plateforme : traduction dans différentes langues, coordination de la sortie sur chacun de leur territoire, réalisation de bande-annonces spécifiques à certains marchés…
Netflix dispose des droits « monde » de cette série sur une très longue période. En contrepartie, elle paye mieux. On est dans le très haut du prix des documentaires de prestige de prime time commandés par les chaînes françaises. Nous avons du coup pu mettre plus de moyens sur les pre-enquêtes, rester plus longtemps sur le terrain, travailler avec des journalistes locaux chevronnés et mieux rémunérés ; et disposer de temps de tournage, de montage et de post-production plus confortables. La plateforme exerce un suivi rigoureux du processus de fabrication avec un reporting hebdomadaire des dépenses engagées, et nous a demandé d’utiliser un logiciel en langue anglaise de suivi de production et de comptabilité.
Sur le plan éditorial en revanche, il n’y a aucune différence à travailler avec Netflix ou d’autres diffuseurs comme France 2, Arte ou Canal+. Notre liberté reste totale mais là-aussi, nous les tenons régulièrement informé de l’état d’avancement du projet. Je ne vois pas ce qui pourrait nous freiner de monter de nouveaux films avec eux ou avec d’autres plateformes, comme Amazon, avec laquelle nous sommes actuellement en contact. »