Foot business, enquête sur une omerta
Le football est le sport le plus populaire du monde. C’est aussi l’un des marchés les plus lucratifs : dans l’économie française, il pèse lourd : près de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Dans le monde on estime qu’il génère 400 milliards d’euros par an. Pendant le mercato (le marché des transferts), les échanges de joueurs entre grands clubs se chiffrent en millions. Mais dans l’ombre, des personnages plus discrets encaissent les commissions, sans réels contrôles : ce sont les agents de joueurs.
Quel rôle ces nouveaux acteurs du football jouent-il exactement ? Quels sont leurs intérêts, que sont-ils prêts à faire pour les satisfaire ? Les agents… Mais aussi les fonds d’investissements…
Pendant un an, Martin Boudot et l’équipe de Cash Investigation ont enquêté dans les vestiaires du foot business.
Ce gigantesque marché entraine des dérives multiformes à commencer par la marchandisation des joueurs eux-mêmes. Dès leurs plus jeunes années, certaines stars en herbe du ballon rond signent des contrats avec des agents de joueurs, des multinationales parient sur leur avenir et ces jeunes futurs prodiges rapportent déjà gros à des clubs mondialement connus.
A l’âge adulte, ces « joueurs produits » deviennent alors l’objet central de toute une économie spéculative qui passe souvent par les paradis fiscaux… Cash Investigation a remonté la filière. La corruption y règne en maître. Les footballeurs, dont certains membres de l’équipe de France ne savent même plus à qui ils appartiennent !
En attendant, depuis quinze ans, les nouveaux rois du foot business ne sont plus les footballeurs ou les entraîneurs, ce sont leurs agents. Ils symbolisent à eux seuls la face cachée du foot business.
Au-dessus, d’eux, les instances officielles du ballon rond, de la FFF à la FIFA en passant par l’UEFA, semblent totalement dépassées, parfois même complices. C’est la face cachée de la grande « famille du football », une famille faite de clans où règne l’omerta. Mais certaines dérives du sport le plus populaire du monde pourraient, à terme, le tuer.