Indiens d'Amazonie : le dernier combat
sélectionné pour le Prix de l'Impact FIGRA décerné par Amnesty International France
Sélectionné pour le Prix de l’Impact au FIGRA 2016 décerné par Amnesty International France. Le festival se tiendra du 30 mars au 3 avril 2016 au Touquet.
C’est une affiche placardée dans une rue de Paris qui un jour m’a fait réfléchir. « Le progrès peut tuer ». On y apprenait que le taux de suicide des peuples isolés contactés par l’homme moderne était en moyenne multiplié par 10 dans les premières années qui suivent le premier contact. La campagne était menée par l’ONG Survival qui défend le droit des peuples isolés dans le monde qui ont fait le choix de vivre souvent dans la forêt, coupés du monde dit « moderne ».
Depuis ce jour, j’ai toujours eu envie d’enquêter sur ce que certains anthropologues qualifient de « génocide moderne ». Et de comprendre au nom de quels intérêts économiques, financiers et politiques, des peuples entiers sont menacés de disparaître.
Car depuis plus de 40 ans, alors même que plusieurs traités internationaux protègent chaque peuple isolé, des multinationales de l’électricité, du pétrole, du bois… violent ces lois, pénètrent illégalement sur des territoires interdits et en pourchassent violemment ceux qui les occupaient depuis des centenaires.
Ce film raconte l’histoire d’un dernier combat. Celui d’une tribu contre les trafiquants de bois qui détruisent sa forêt. S’ils perdent leur forêt, les Awá savent qu’ils vont mourir. Sans leur forêt, ces chasseurs cueilleurs n’auront plus de gibier, plus de ressource, plus d’habitat…
En face d’eux, les violentes mafias du bois progressent chaque jour un peu plus, dans la plus totale impunité. Assassinés, violentés, pourchassés par les chiens, fuyant sous les balles des bucherons et des fermiers, les témoignages des Awá qui ont survécus sont bouleversants.
Ce bois coupé illégalement finit ensuite en lames de parquet dans nos maisons. Selon un rapport de la Banque Mondiale, l’exploitation forestière illégale représente 15 milliards de dollars par an et serait très souvent connectée au Crime organisé.
Depuis 20 ans, les Awá se battent sans relâche contre l’envahisseur. Des ONG comme Survival, des célébrités comme l’acteur Colin Firth ont choisi de les défendre.
Menacés par les bûcherons illégaux, les 450 derniers Awá vont bientôt disparaître si personne ne fait rien. Une centaine d’entre eux n’a pas encore été « contactée ». Les derniers chasseurs-cueilleurs nomades de l’Amazonie brésilienne, se cachent au milieu de la forêt, ne chassent plus que la nuit, et fuient sous les balles des bûcherons et des éleveurs de bétails. Les Awá chassent, pêchent, collectent des produits de la forêt tels que des noix ou des fruits sauvages. Ceux qui sont nomades vivent en groupes de 20 à 30 personnes très mobiles et autonomes. Ils voyagent avec des braises incandescentes pour rallumer le foyer lorsqu’ils arrivent à destination.
En quelques années, 20% d’entre eux ont déjà disparus.
Récemment, un magistrat brésilien en charge d’une enquête sur les trafiquants de bois qui sévissent dans l’état du Maranhao, dénonçait le « réel risque de génocide » des Awá.
L’histoire d’une tribu que ne veut pas disparaître.