CHARLIE HEBDO
la protection en question
C’est l’enquête que nous n’aurions jamais voulu faire.
Le hasard a fait que depuis six mois, nous étions les voisins de Charlie Hebdo qui avait emménagé sur le même étage.
Mercredi 7 janvier, notre équipe a été le témoin impuissant de l’attaque terroriste. En plein jour, deux terroristes armés de Kalachnikov ont réussi à pénétrer dans les locaux d’un journal protégé. Ce matin là, les frères Kouachi ont assassiné 12 personnes : un responsable de la maintenance au rez-de-chaussée de l’immeuble, 10 personnes dans la rédaction de Charlie Hebdo au deuxième étage, et un policier dans la rue au cours de leur fuite.
Pour comprendre s’il y a eu des failles dans la protection de Charlie Hebdo, nous avons enquêté sur la sécurité du journal depuis 10 ans – lorsque les menaces ont débuté – auprès des membres de la rédaction de l’hebdomadaire, des voisins de l’immeuble et remonté la chaîne de prise de décision jusqu’au ministère de l’Intérieur.
Comment des djihadistes ont-ils pu s’introduire si facilement dans un journal sous protection policière ?
Qui décidait du dispositif de sécurité ? Toutes les menaces sont-elles remontées jusqu’aux services compétents ?
Pourquoi avoir levé la surveillance statique en bas de l’immeuble (une voiture de police avec deux agents), à un moment où le danger terroriste s’amplifiait en France ?
Pourquoi n’y-avait-il aucune procédure à suivre en cas d’attentat à Charlie Hebdo dans l’immeuble ?