QI, histoire d'une imposture
Que mesure réellement le QI ? Qui l′a inventé ? Pourquoi et comment a-t-il été détourné de son objet ? Rarement la recherche scientifique aura été autant corrompue par l′idéologie et la politique que celle du QI et de la mesure de l′intelligence. Une enquête historique sur la bataille entre l′inné et l′acquis. QI en deux lettres, c′est l′un des fantasmes les mieux partagés de notre monde moderne. Ces deux lettres sont toutes puissantes, elles surfent sur les angoisses des gens pour eux mêmes et pour l′avenir de leurs enfants. QI, deux lettres qui dissimulent également des idéologies aux relents inquiétants : ceux qui veulent faire croire que le QI pourrait être « inné », veulent y voir une preuve que les pauvres sont « génétiquement pauvres », que dès la naissance « tout est joué ». Histoire d′une imposture du 20ème siècle, relancée au 21ème siècle. Il y a 15 ans, le Congrès américain, à majorité républicaine, coupait dans les budgets sociaux en vertu d′études scientifiques sur le caractère inné de la pauvreté. Aujourd′hui, le mystère de l′intelligence humaine revient sur le devant de la scène à cause des partisans de la course au gène de « la violence », à celui de « l′homosexualité » qui détermineraient le futur de chaque individu. De très sérieuses études scientifiques tentent même de lier « richesse du sperme » et QI, des agences américaines proposent de marier « beautés » et « gros QI ». Une imposture du QI qui dure depuis plus de 100 ans, quand les immigrants arrivant à Ellis Island devaient reconnaître le dessin d′une raquette de tennis ou être mis en quarantaine. Stéphane Bentura a mené l′enquête en France, en Angleterre et aux Etats-Unis.