Roubaix, la nouvelle face du Pile
La municipalité de Roubaix a mis en vente des maisons à un euro pour revitaliser et transformer le Pile, l’un des quartiers les plus déshérités de l’une des villes les plus pauvres de France.
Un laboratoire inédit de la politique de la ville qui vise une profonde évolution sociétale. Mais à quel prix pour les populations les plus fragiles ?
Le maire divers droite de Roubaix, Guillaume Delbar, est déterminé à changer la mauvaise réputation du quartier, gangrené par le chômage, l’insalubrité et le trafic de drogue. Depuis la fermeture des filatures, de nombreuses maisons ouvrières en brique sont à l’abandon et murées.
Mairie, métropole lilloise, région, Etat, tous se mobilisent. Des maisons sont progressivement rachetées pour être revendues 1 euro, avec des travaux à réaliser. Le maire espère attirer de nouvelles populations pour favoriser la mixité sociale.
Pendant un an, la réalisatrice Ghislaine Buffard a filmé la transformation du quartier. Aminthe, institutrice, Emilie, architecte, Romain, commerçant, s’apprêtent à acheter une maison pour le prix d’une baguette de pain. Cette initiative est inspirée de l’expérience de maisons vendues une livre à Liverpool. Un vaste chantier de rénovation est lancé dans tout le quartier, avec notamment la démolition d’une centaine de maisons pour transformer ces rues fantômes. De nombreux propriétaires doivent être expulsés.
Alors que les habitants sont peu habitués à s’exprimer publiquement, certains riverains vont s’unir pour lancer une résistance citoyenne.
Mais peut-on relever le défi de changer profondément un quartier et sa réputation par la rénovation urbaine et l’accession à la propriété ?