Saint-Tropez, histoire secrète d'un petit port de pêche
Quand on parle de Saint-Tropez, on pense tout de suite Brigitte Bardot, milliardaires, hordes de touristes et stars dénudées. Le cliché, le stéréotype. Sous les flashs, les strass, le fric et les photos choc, l’ancien « petit port de pêche » étouffe.
Prenant à contrepied le « Saint Trop' » des marronniers de la télévision, le réalisateur Stéphane Bentura a choisi un autre point de vue : celui des Tropéziens.
D’abord, pourquoi Saint-Tropez plutôt qu’ailleurs ?
A cause de la beauté des lieux bien sur, mais surtout grâce à la vie simple et festive des Tropéziens que les premiers « estrangers » ont adorée et voulaient préserver à tout prix. Il faut écouter Marius Bonnacorsi, 97 ans raconter comment il séduisait les femmes. Un « beau gosse » qui faisait craquer des admiratrices enflammées.
La manne touristique a peu à peu apporté la prospérité aux Tropéziens. Ce sont eux qui ont tenu les haut-lieux du village comme « le Gorille » ou le « Café des Arts ».
Combien de temps a duré cet équilibre ? La bascule, ce sont les années 1980. Les années fric, celles des promoteurs immobiliers sans vergogne. Saint-Tropez est devenue une proie. Le RPR a mis la main sur la mairie. Les Tropéziens se sont divisés sur l’avenir de leur village.
Hors saison, chaque élection municipale est devenue un Clochemerle, une bataille de rues. Les scandales immobiliers ont succédé aux querelles sans fin. Les trois maires se succèdent devant la caméra, comme ils se sont succédé de 1983 à aujourd’hui : Jean-Michel Couve, Alain Spada et Jean-Pierre Tuveri.
De quelle manière un village simple, convivial et bon marché s’est-il transformé en un village de luxe connu du monde entier ? Comment les « beaux voyous » du banditisme parviennent-ils à se faire une place dans la jet-set ? A qui appartiennent les Sociétés Civiles Immobilières (SCI) qui rachètent le village ? Ce sont quelques unes des questions auxquelles répond ce documentaire, avec l’ambition de raconter une autre histoire de Saint-Tropez, la vraie.