Terminus Eldorado
Depuis quelques mois, des milliers de Colombiens se ruent pour chercher de l’or sur une partie du fleuve Dagua, sur la côte pacifique, près de Buenaventura. Le nouveau filon d’or se trouve au cœur de la Cordillère des Andes, une zone sous haute tension, il y a encore un an elle était tenue par les rebelles de la guérilla Farc.
Ils seraient 8.000 mineurs autour du fleuve, dans l’une des régions les plus pauvres du pays, laminée par le chômage. Avec l’envolée du prix mondial de l’or, hommes, femmes, enfants, viennent tenter leur chance dans ces réserves inexploitées. La rumeur s’est rapidement propagée dans toute la région, et des milliers de Colombiens ont tout quitté pour venir tenter leur chance, les pieds dans l’eau avec leur tamis.
Mais cette exploitation pose problème. Le fleuve a été détourné de son lit, les rives sont trouées de cratères boueux. 17 personnes déjà sont mortes, emportées par les eaux et les éboulements créés par les crues soudaines. Les chercheurs d’or se sont installés sur une bande de dix kilomètres, ils ont monté des campements de fortune. Des familles entières vivent dans des conditions d’hygiène désastreuses.
Camélia Encinas et Manolo d’Arthuys ont notamment suivi Elacio et sa famille. Ils ont parcouru 300 kilomètres pour venir tenter leur chance. Elacio prend beaucoup de risques pour atteindre l’or dans les eaux boueuses, il se bat contre de gros entrepreneurs qui repoussent de force les petits mineurs pour exploiter illégalement les meilleurs filons. A qui profite les 150 kilos d’or trouvés chaque semaine dans le fleuve Dagua ? Combien de mineurs gagnent vraiment leur vie ? Et quelles sont les conséquences écologiques de cette nouvelle ruée vers l’or ?