Toxiques fringues
Fini le règne de l’unique petite robe noire dans nos armoires, bienvenue à l’ère de la mode « low-cost ».
Aujourd’hui, on renouvelle notre garde robe sans se ruiner à chaque saison.
En 10 ans, les tarifs du seul prêt-à-porter féminin ont chuté de 13%.
Mais à quel prix exactement ?
Travail d’enfants et d’adolescents, violations des lois locales et internationales, mise en danger de la vie des ouvriers… Pendant six mois, au Bangladesh, en Inde, en France, Marie Maurice a enquêté dans l’arrière-boutique de la planète textile pour découvrir ce qui se cache réellement sous l’étiquette bradée de certaines de nos enseignes préférées.
Une enquête inédite qui réussit à prouver comment, malgré les grands discours « éthiques », certaines marques ont recours à des entreprises sous-traitantes qui exploitent leur main-d’oeuvre dans des conditions indignes.
Vous ne regarderez peut-être plus jamais votre penderie comme avant.
En 2013, plus d’un millier de morts dans un atelier de confection au Bangladesh. En 2012, CASH investigation avait mené l’enquête…
Un an avant le drame de Dacca, Cash Investigation révélait les terribles conditions de travail des ouvriers de l’industrie textile au Bangladesh. Travail d’enfants et d’adolescents, violations des lois locales et internationales. Cette enquête fixait le vrai prix du prêt à porter low-cost de certaines de nos marques préférées.
Pendez les tueurs ! Pendez les propriétaires d’ateliers ! Durant plus d’une semaine des milliers de manifestants ont hurlé leur colère et leur douleur dans les rues de Dacca la capitale du Bangladesh, après l’effondrement le 24 avril 2013 d’un immeuble de huit étages abritant plusieurs ateliers de confection. Plus d’un millier de personnes ont péri sous les décombres, essentiellement des ouvrières. Il s’agit du pire drame de l’histoire de l’industrie textile du Bangladesh. Ces ateliers vétustes sont l’arrière-boutique honteuse du prêt à porter bon marché que nous consommons tous les jours en Europe et aux Etats-Unis. Plusieurs marques européennes et américaines comptaient parmi les clients des patrons de ces ateliers de misère.
On en dénombre des milliers dans toute la capitale bangladaise. A l’intérieur, les ouvrières qui cousent et qui piquent sont de véritables esclaves modernes.
Dans son enquête pour CASH investigation, Marie Maurice révélait la réalité des cadences et des salaires (l’équivalent de 30 euros par mois) dans ces ateliers de confection, en montrant que des marques européennes telles que H&M, Zara, Ikea, Monoprix ou Leclerc s’y fournissaient. Sa visite sur place lui a permis de prouver que l’emploi d’adolescents et d’enfants demeure une pratique courante derrière les machines à coudre.