Travail de malade, malade du travail
Cancer, affection respiratoire, burn-out… Tomber malade à cause de son boulot est une réalité qui concerne chaque année des dizaines de milliers de Français mais ils sont nombreux à être ignorés par les entreprises.
Cash Investigation a fait le calcul. En 10 ans, plus d’un million de personnes ont demandé une reconnaissance de maladie professionnelle et près de 450.000 se sont vu opposer un refus. François Cardona a enquêté sur ce système qui exclut 4 malades sur dix d’une prise en charge et d’indemnités de la part des employeurs. Il a mis la main sur des documents confidentiels qui montrent les stratégies du patronat pour limiter le nombre de reconnaissances.
L’une de ces maladies professionnelles est causée par une substance qui menace la santé de près d’un million de salariés mais aussi tous ceux qui font souvent du bricolage. Quand nous scions ou perçons de la pierre ou du béton, nous respirons une poussière toxique, la silice. Tous les travaux exposant à la silice sont classés cancérogènes depuis 2020. Les plus exposés à ce danger invisible : les ouvriers du BTP.
Cash Investigation vous révélera que l’un des géants du béton en France aurait pendant des années occulté les dangers de la poussière de silice. Dans les centrales, les salariés les plus exposés ont été insuffisamment protégés. Tombés malades, certains accusent le groupe de les avoir abandonnés.
Près de 3 millions de Français bénéficient d’une reconnaissance de travailleur handicapé. 120000, ceux qui souffrent des handicaps physiques ou psychiques les plus lourds, travaillent en ESAT, des établissements où jusqu’à très récemment, le droit de grève ou de se syndiquer étaient interdits. François Cardona a découvert que certaines de ces structures seraient devenus des sous-traitants très bon marché de grandes entreprises. Souffrances au travail, maltraitances, troubles musculo-squelettiques, telles seraient les conséquences de la pression exercée par l’encadrement sur ces personnes en situation de handicap.