Trois femmes à abattre
Le 9 janvier 2013, en milieu de journée, trois militantes kurdes sont assassinées par balle à Paris. La police française arrête rapidement Omer Guney, un jeune Turc qui s’était fait embaucher comme chauffeur, par l’une des victimes, quelques mois auparavant. Aujourd’hui, il clame son innocence depuis sa cellule de Fresnes, où il attend son procès, prévu pour ces prochains mois.
Qui est vraiment Omer Guney ? En 2011, il avait approché la communauté kurde de France, en se présentant comme un sympathisant de la cause. Mais, aujourd’hui, il est soupçonné d’être un agent turc infiltré, qui avait pour mission d’abattre plusieurs responsables kurdes, en Europe.
Pendant des mois, nous avons enquêté sur l’assassin présumé. Nous avons découvert qu’il avait effectivement des liens avec les services secrets turcs et qu’il aurait été proche des « loups gris », un mouvement d’extrême droite nationaliste hostile aux Kurdes. Le triple meurtre de Paris pourrait donc bien être un assassinat politique piloté depuis l’étranger.
Premier ministre en Turquie au moment des faits, l’actuel président Recep Tayyip Erdogan, a-t-il une responsabilité dans le drame ? Pourquoi Manuel Valls, qui avait promis de faire la lumière sur le crime, refuse-t-il désormais de s’exprimer ?
Pour SPECIAL INVESTIGATION, Sylvain Louvet et Laure Marchand ont enquêté sur un fait-divers tragique, qui pourrait bien être aussi une affaire d’Etat