Une marée noire d'inquiétude
C’est la plus grande marée noire de l’histoire des Etats-Unis. Près de 800 millions de litre de pétrole brut déversés dans le golfe du Mexique. C’est aussi la plus énigmatique. Peu de côtes touchées, peu d’oiseaux mazoutés, et un pétrole qui semble avoir disparu de la surface de l’eau. Une équipe de l’agence de presse PREMIERES LIGNES est allée au plus près de cette marée noire invisible. Avec les pêcheurs embauchés par la compagnie BP pour dépolluer la zone. Avec des scientifiques indépendants qui enquêtent sur la présence d’un immense nuage d’hydrocarbure au fond de l’océan. Avec des rescapés et des familles de victimes de l’explosion qui ont porté plainte contre BP pour négligence. Avec une ONG écologiste qui depuis le début de l’accident recherche le pétrole. Avec aussi un journaliste local, empêché de filmer les plages mazoutés par les services de sécurité de BP. La compagnie pétrolière a verrouillé toute la communication. Arnaud Muller et Thierry Vivier ont également enquêté sur les produits chimiques dispersants utilisés massivement – 7 millions de tonnes – et pour la première fois répandus sous l’eau à 1500 mètres de profondeur. Les journalistes se sont rendus à l’usine qui fabrique ce produit et rencontré les scientifiques indépendants qui ont étudié sa toxicité. Ils ont également interrogé les autorités fédérales américaines qui ont donné leur feu vert à l’épandage de ces produits dispersants. Si une déferlante de pétrole – pourtant annoncé par tous les médias – n’a pas atteint les côtes, c’est sans doute grâce à l’action de ces dispersants. Mais la présence du brut au fond de l’eau signifie qu’il n’a pas disparu. De nombreux scientifiques redoutent des effets à long terme, dévastateurs pour la vie sous-marine du golfe du Mexique.