Vert de Rage, alerte à l'air
La pollution de l’air dans les réseaux souterrains des transports ferrés. C’est l’enquête que l’équipe de Vert de rage aurait préféré ne pas réaliser. Ce moyen de transport est indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est une alternative au transport en voiture. En région parisienne, 8 millions de personnes empruntent chaque jour le métro et le RER. La RATP assure que l’air y est sans danger, sous contrôle.
Pendant un an, Mathilde Cusin, Martin Boudot et toute l’équipe de Vert de rage ont enquêté sur l’air respiré par les voyageurs dans ces transports souterrains. Avec l’aide de scientifiques, ils ont mesuré les niveaux dans les 332 stations de métros et de RER, mais ont aussi mis en place une étude inédite sur l’exposition des voyageurs aux métaux lourds, présents dans l’air ambiant.
La publication de leurs résultats a eu un impact sans précédent (lire l’encadré ci-dessous) et résonne même jusqu’aux États-Unis, où des chercheurs s’emparent de leur méthode pour mesurer la pollution de l’air dans le métro new-yorkais.
Un documentaire d’impact sans précédent
À la suite de leurs révélations, les journalistes de l’émission ont été auditionnés le 1er septembre 2023 par Île-de-France Mobilités, l’organisme qui chapeaute la RATP. IDFM (Île-de-France Mobilités) leur a annoncé lancer pour la première fois une cartographie complète de la pollution de l’air dans le réseau souterrain et accéléré le déploiement de systèmes de filtration de l’air. IDFM a aussi déclaré avoir enfin reçu les données de qualité de l’air demandées à la RATP depuis plus d’un an.
Début septembre, la RATP a, de son côté, annoncé mettre en place un système d’évaluation de la qualité de l’air de son réseau et un système de ventilation modernisé pour permettre un meilleur renouvellement de l’air. Un QR code sera par ailleurs disponible pour connaître la situation dans chaque station. Les freins mécaniques des métros, principaux émetteurs de particules fines devraient être progressivement remplacés par une nouvelle technologie moins émettrice.
La RATP a par ailleurs signé avec Santé Publique France une nouvelle étude épidémiologique pour enquêter sur la santé de ses salariés.
Vert de rage, une série d’enquêtes mêlant sciences, environnement et engagement citoyen dont l’impact des révélations fait déjà bouger les lignes.