Vies empoisonnées : les dessous de l'industrie chimique
Une enquête documentaire sur le cynisme d’un industrie qui teste la toxicité de ses produits sur des prisonniers réduits à l’état de cobaye . Pour mieux nier ensuite la dangerosité de ces substances et leurs ravages sur l’environnement et la santé, y compris celle de leurs propres employés.
Alice, Kenton, Bucky, Rachna… sont les victimes invisibles de l’industrie chimique. Ils ont grandi en Inde ou aux États-Unis, dans des villes qui se sont bâties autour d’usines de plastiques et de pesticides. Des entreprises paternalistes qui financent stades, écoles et musées et font vivre depuis des décennies les habitants aux alentours.
Entrer chez “Dow Chemical” ou “Dupont” est la garantie d’un avenir radieux avec un beau salaire et une retraite aisée. Ces deux entreprises familiales sont, en effet, devenues en un siècle les plus grands groupes de chimie au monde. Des multinationales qui engrangent chaque année des milliards d’euros de bénéfices. Et promettent à leurs clients de « vivre toujours mieux chaque jour » grâce à leurs produits.
Mais derrière ces slogans, le documentaire révèle des années de mensonges et de déni.
Aux États-Unis, à la fin des années 60, Dow Chemical a testé, en secret, de la dioxine sur des prisonniers. Un des produits les plus cancérigènes au monde. Durant les décennies qui ont suivi, l’entreprise a déversé le produit dans le cours d’eau qui longe son usine de Midland, dans le nord du pays.
En Virginie-Occidentale, Dupont a contaminé les nappes phréatiques avec un des composants du Teflon : le C8. Une molécule à l’origine de troubles de la thyroïde, d’hypercholestérolémie, de colite ulcéreuse, d’hypertension artérielle, de cancer du rein ou des testicules. Aujourd’hui ce sont plus de 3 500 malades, habitants et salariés qui poursuivent la multinationale en justice.
A Bhopal, en Inde, des milliers d’enfants sont lourdement handicapés à cause des eaux polluées par les résidus de pesticides.
Ces drames humains, les géants de la chimie ont tout fait pour les étouffer. A l’aide d’analyses scientifiques et de documents confidentiels, les deux réalisateurs mesurent l’ampleur de ces contaminations et mettent au jour les mensonges et l’impunité de ces multinationales.
Reste les témoignages des victimes, ceux dont les vies ont été empoisonnées. Ils se battent, dans l’espoir qu’un jour, les responsables soient condamnés…